mardi 30 octobre 2012

La citation ou "aux sources d'un délire collectif"

Luc Gwiazdzinski, chercheur du projet "Dépasser les bornes" à l'initiative de Marc Baïetto 06/02/2012 :

« … il faut ''éditorialiser'' la métropole, définir un ''grand récit'' qui donne du sens, construire une ''figure métropolitaine partagée'' qui permette de travailler ensemble. Il faut construire un ''imaginaire métropolitain'' qui dépasse celui de ''la métropole subie des encombrements et des pollutions''.
En ce sens le ré-enchantement du lien entre la ville et la montagne est indispensable… Dans ce cas les projets de transport par câbles qui resurgissent sont essentiels.
…  Il faut choisir cette route haute, rendre la métropole désirable, l’érotiser et lui donner de la chair en ouvrant quelques chantiers à la hauteur des ambitions. »

En abrégé, on retiendra "qu'en érotisant un poil l'imaginaire métropolitain, plus personne ne pensera aux méchants encombrements et à l'horrible pollution". Sans oublier de réenchanter le câble au passage. Ce gars a, reconnaissons-le, du talent pour faire passer des vessies pour des lanternes.

Le fameux adage est encore une fois vérifié : "Passé les bornes, il n'y a plus de limites".
A vérifier dans sa totalité ici : http://depasserlesbornes.fr/dplb/imaginer-une-metropole-augmentee/

lundi 29 octobre 2012

Transports utiles contre transports ‘glamour’

Et si on parlait de quelques solutions alternatives, pas ‘‘innovantes’’ pour un sou, mais utiles au citoyen très très moyen.

Qu’adviendra-t-il de celui qui n’aura pas les moyens de payer son ticket « entre 3 et 5 euros » (soit entre 6 et 10 pour l’aller-retour), ni de le faire financer par la très grosse 
entreprise dans laquelle il a le tort de ne pas travailler ? Il continuera à prendre sa voiture tout en ayant contribué à un équipement qu’il n’utilisera pas.

Imaginons une famille modeste de quatre personnes qui veut venir respirer l’air pur autour des gares d’arrivée. C’est vrai qu’ils peuvent toujours marcher avec sac à dos, rollers 
pour l’aîné et poussette pour la dernière née, madame se charge de la glacière. A quatre, ça nous fera (on arrondit à 4 euros par personne le trajet : 4x4x2 = juste 32 euros… une misère. Mais la santé n’a pas de prix ! « Peuvent prendre le car », ça tombe sous le sens. Mais des cars il n’y en aura plus. Trop ringard, trop polluant, trop ‘‘service public’’ probablement. On cite Pierre Buisson : « Une partie de ces liaisons [par car] n’aura plus d’utilité quand le transport par câble fonctionnera ».

La fin annoncée du service public


Tous ceux que le bus ramassent aux arrêts intermédiaires seront eux aussi obligés de prendre une voiture ! S’ils en ont une, on pense aux jeunes. Ceux qui actuellement ont 
fait le choix du car, devront passer au téléphérique, soit du service public au service privé avec aucune garantie sur l’évolution des prix. Et si on réétudiait la piste des transports en commun ? Oups ! C’est vrai que La Métro n’en a pas la compétence, ce sera donc au Conseil Général d’être ‘‘innovant’’…

jeudi 25 octobre 2012

La citation ou "La vision pénétrante"

Marc Baïetto, le Dauphiné Libéré, 11/05/2012 :

« Le conseil général économisera sur les bus qui ne monteront plus dans le Vercors ».

Ceux qui prenaient le bus aux multiples arrêts intermédiaires seront toujours obligés de prendre leur voiture pour descendre ; quant à ceux qui auront la malchance de ne pas habiter à moins d’un kilomètre d’une des deux gares de départ, ils la prendront aussi. Comptez vous … ça doit juste représenter 90% des utilisateurs potentiels. On applaudit la vision pénétrante des auteurs du projet.

mercredi 24 octobre 2012

Flagrant délit de propagande

La propagande fonctionne aussi en utilisant le mensonge le plus éhonté. Pourvu que ce mensonge soit publié dans un média qui paraît irréprochable et impartial. Pris en flagrant délit, le président de La Métro, Marc Baïetto, avec l'assistance complaisante du magazine "Ville Rail & Transports".



Rappelons que le Vercors, territoire CCMV, compte 12 000 habitants !
À ce niveau d'énormité, on a le choix entre :
• une totale incompétence journalistique et politique
• un pur mensonge journalistique et politique

Ou, voilons-nous la face, c'est une erreur :
• une coquille typographique ! Il fallait lire 1 000 personnes …
Mais alors le "économiquement c'est viable avec une concession" prend du plomb dans l'aile.

Les habitants du plateau apprécieront le peu de cas qui est fait de leur intelligence.

mardi 23 octobre 2012

La citation ou "Les élections c’est dangereux"

Marc Baïetto, le Dauphiné Libéré, 11/05/2012 :

« Il faut commencer les travaux du téléphérique fin 2013 car il faut surtout éviter que ce soit un élément de débat au moment des municipales de 2014 ».

Marc Baïetto se méfie des électeurs. On ne peut que lui donner raison. Il est effectivement plus aisé de se faire élire par une poignée de grands électeurs, des amis, dans le confinement douillet de salles de réunion que par des électeurs du commun soucieux de l’intérêt public pour peu qu’ils soient informés.

Méfiance est mère de sûreté... car déjà en 2009, un discours prudent de Marc Baïetto accompagnait le lancement du projet de la ligne E du tramway vers le Fontanil :

« Je ferai tout pour que ce projet ne soit pas un objet de bisbilles et ce, pour aucun des maires concernés. Ce ne serait pas correct d'utiliser un outil collectif pour jouer à cela ».

lundi 22 octobre 2012

Film de propagande : morceaux choisis

Si vous avez lu notre article : "Reconnaître la propagande", il est temps pour vous de passer aux travaux pratiques en analysant le film réalisé par Vercors TV, magnifique exemple s'il en est. Vercors TV rend compte de la soirée inaugurale du 4 avril où le projet "Téléphérique du Vercors" était présenté pour la première fois au public.
Voyons s'il satisfait aux critères présentés lors de notre précédent article pour mériter le label de "film de propagande". Nous vous engageons bien sûr vivement au visionnage du film avant et après analyse.

Quelques morceaux choisis ci-dessous d'une analyse plus exhaustive à télécharger ci-après :
• L'analyse complète : adresse du pdf
• Pour visionner le film : http://vercorstv.wmaker.tv/Le-projet-du-siecle-un-tele-que-feerique_v449.html

Introduction en langue de miel (variante écologique de la langue de bois)

Commençons par l'introduction faite en voix off par Vercors TV elle-même :
« Le projet du transport par câble entre le Vercors et Grenoble est plus que jamais dans l'air du temps. Un projet écologiquement enthousiasmant … sans pour autant négliger certaines questions fondamentales dont l'impact sur l'environnement et les contre-effets liés à l'urbanisation »

Voici une introduction qui nous met dans l'ambiance : "dans l'air du temps" signifiant moderne, actuel, légitime… le contraire de ringard, passéiste, réactionnaire ; quant à "écologiquement enthousiasmant", il est assené comme allant de soi.
On s'apercevra plus loin que de "l'impact sur l'environnement" et "des contre-effets liés à l'urbanisation" il ne sera plus question par la suite. Un classique : laisser croire au téléspectateur que le sujet sera traité dans toutes ses composantes pour ne conserver au final que les aspects qui arrangent le promoteur (voir l'article précédent sur l'article du PNRV qui utilise le même procédé).
http://telefeeriqueduvercors.blogspot.fr/2012/09/petite-demonstration-de-propagande.html

L'argument du "tout le monde le fait"

On pourrait reformuler notre titre ainsi : "Si les autres le font, c'est forcément bien pour nous aussi… ". En l'occurrence c'est certainement très bien pour Pierre Jaussaud, directeur technique de la société EFCâbles qui vend des études sur ce mode de transport. On vous laisse le soin d'estimer s'il est juge et partie, ou en conflit d'intérêts.

« … Sachant qu'un kilomètre de tram coûte à peu près dans les 30 millions d'euros et 1 kilomètre de transport par câble coûte à peu près dans les mêmes conditions de débit et de distance entre les arrêts, ça coûte à peu près 7,5 millions euro du kilomètre. Donc c'est une somme qui paraît énorme mais qu'il faut comparer aux sommes qui sont dépensées tous les jours par les gens qui prennent leur voiture pour aller à Grenoble. »

Dixit M. Jaussaud, on est dans l' "énorme". Et on va passer dans le [ gaspillage ] gigantesque si cet objet est peu utilisé par les gens du plateau.
Sous-entendu par ailleurs : "ces sommes ne seraient plus dépensées avec le câble" ! Rendez-vous compte à l'argent que vous gaspillez avec votre voiture alors que bientôt vous pourrez utiliser le câble quasi gratuitement. De plus, bien entendu, il ne vous coûtera rien comme habitant du plateau. Pas d'impôt locaux supplémentaires, ni départementaux, ni régionaux. Promis, juré, craché. Et si l'affaire s'annonçait moins radieuse dans la réalité que sur le papier ? Quel pessimisme, quelle manque d'audace… M. Jaussaud nous l'a dit lors de la réunion : « Je fais le pari que ça va réussir ». Parier avec l'argent des autres soulage en effet de l'angoisse de l'échec.

Confusion des territoires et "éléments de langages" à placer

Claude Comet : élue Rhône-Alpes Europe-Écologie Les Verts
« La direction du transport par câble est fondamentalement intéressante parce que la voiture est un poison pour le tourisme. On ne vient pas en montagne pour respirer des gaz pollués. »

Madame confond le Vercors avec la vallée de Chamonix où elle exerce. Le touriste à Chamonix est effectivement confiné au fond de la vallée et suffoque à cause de l'intense trafic dû au tunnel du Mont Blanc. Que madame Comet se rassure, pas de pollution chez nous, ni de trafic routier international. Encore un argument qui paraît irréfutable : "le touriste ne vient pas en montagne pour respirer des gaz pollués" et qui fait plouf par une méconnaissance total des lieux. Pure goujaterie de la part des organisateurs qui n'ont pas eu l'élégance d'informer leur invitée.

Où l'on retrouve les marchands…

Pierre Jaussaud : directeur technique de la société EFCâbles
« Bon, mon sentiment c'est que le Vercors a une chance inespérée de faire ce projet. Il ne faut surtout pas qu'il la laisse passer. »

Bigre quelle est l'urgence en question ? Et pourquoi diable cette possibilité "passerait" et "où" ? Une année de plus sans le câble et la planète Vercors croulera sans doute sous le CO2 ? Technique de marchand de cuisine qui vous presse de profiter séance tenante de "l'affaire à saisir" : "ma bonne dame, dans dix minutes, il n' en aura plus…". Mécanisme bien connu de tous les bonimenteurs : presser le client pour l'empêcher de réfléchir, en lui faisant évidemment miroiter des avantages qui ne se représenteront plus.
Si on réfléchit un tant soit peu, on s'offre surtout une chance inespérée de ne pas tomber dans le panneau.

… et les crédules

François Nougier : Europe-Écologie Les Verts
« Une soirée finalement passionnante et je pense très équilibrée, très équilibrée entre des interventions qui étaient techniques, qui répondaient à certaines questions de la population, mais des questions aussi beaucoup plus larges qui évoquaient l'avenir de notre territoire. »

Récapitulatif de toute beauté de la part de l'organisateur. En aparté, on se demande un peu si l'organisateur n'est pas plutôt un simple présentateur, mais il ne le sait probablement pas.
"Une soirée très équilibrée" ! Tu parles d'un équilibre tout le monde était sur la même ligne. Et notre présentateur de conclure avec la formule magique : "L'avenir de notre territoire".

dimanche 21 octobre 2012

La citation ou "L'équi-câble"


Michel Gilbert, chargé de mission déplacement la Métro/SMTC, compte rendu de la réunion du conseil de développement de la Métro du mardi 19 juin 2012 :

« Ce projet (i.e le transport par câble) ne pourra pas répondre à l'ensemble de la demande touristique, notamment pour le ski. Ceci étant, il peut répondre à d'autres demandes liées à des activités touristiques telles le VTT, le cheval, … ».


Le plus compliqué va être de faire rentrer le cheval dans la cabine et de le distraire pendant 10 kilomètres...

samedi 20 octobre 2012

Les remontées roulent les mécaniques dans la plaine


La Métro déroule le tapis rouge à Pomagalski … une leçon de marketing territorial

Florilège de quelques vérités distillées ça et là par Jean Souchal, Président du Directoire de Pomagalski, acteur mondial du transport par câble et dont le siège social est localisé à …Voreppe :


Tout ça tombe très bien !
Pourquoi donc le groupe Pomagalski, entreprise innovante qui a su si bien exporter à l’international son savoir-faire, n’est pas encore arrivée à percer sur le sol français en dehors des cimes enneigées ? Question de pertinence ? Manque d’arguments ? Il semble que les temps de disette soient terminés.

En attendant, la société post neige est en marche ! La vitrine du Vercors est prometteuse. C’est à se demander si ce projet n’est pas là juste pour servir l’image de l’Agglomération Grenobloise ? Au fait, ça vous fait quoi de vous retrouver dans une vitrine ? Souriez…

jeudi 18 octobre 2012

La citation ou "L'art du raccourci périlleux"


Yannick Boulard, 19/03/2012 :

« Fontaine, c'est la ville des entreprises des télésièges ».

On a échappé au pire. Imaginez que Fontaine soit la ville des entreprises de dynamite !

mercredi 17 octobre 2012

SCoT toujours !

Le SCoT (schéma de cohérence territoriale) est le principal document de planification et de développement local de la région urbaine grenobloise. Porteur d’enjeux, il donne les grands axes d’aménagement pour les années à venir et fixe les objectifs des politiques publiques en matière de logements, de déplacement, d’accueil de population ou de développement économique.

Les documents d’urbanisme de rang inférieur, tels que les plans locaux d’urbanisme (PLU), les plans d’occupation des sols (POS) ou les cartes communales, ainsi que les politiques sectorielles ou les opérations locales doivent prendre en compte les orientations définies dans le SCoT.

Un SCoT ‘‘câblé’’

Ce document stratégique était soumis à l’enquête publique jusqu’au 4 juillet 2012. L’Établissement Public du SCoT de la Région Urbaine de Grenoble, structure chargée de la mise en œuvre, est par ailleurs présidé … par Marc Baïetto.

Du coup le thème du câble, cher au président de la Métro, s’y retrouve par pincées ! Le document d’orientation et d’objectifs, seul document opposable d’un SCoT, précise ainsi :

• page 128, « les liaisons en transport collectif avec les massifs (Oisans, Belledonne, Vercors, Chartreuse) et leurs ressources touristiques seront renforcées y compris en ayant recours à des modes innovants (câble) » ;
• page 139 « adopter des modes de transports innovants (comme le câble) pour l’accès aux sites touristiques de montagne » ;
• page 214 « l’émergence d’innovations dans le champ des déplacements (nouveaux services à la mobilité, nouveaux modes de transports collectifs comme le câble, nouveaux véhicules, usages partagés de l’automobile, …) qu’il peut être intéressant d’expérimenter » ;
• page 215 « offrir des alternatives à l’usage de la voiture pour l’accès aux principaux espaces naturels ouverts au public et sites touristiques de la région grenobloise et de ses abords. Pour cela, des modes de transports innovants comme le câble pourront être expérimentés ».

Si l’objectif est de favoriser la décision collective autour du projet de câble vers le Vercors, force est de constater que les conditions aujourd’hui sont remplies, facilitées de fait par cette confusion des pouvoirs délibératifs locaux. Ou plutôt par la présence ‘à tous les étages’ du président de La Métro, Marc Baïetto.

Pour information, les parcs de Chartreuse et du Vercors, territoires de montagne sous l’influence urbaine de Grenoble, sont exclus du périmètre initial de l’étude… Cherchez l’erreur ?

mardi 16 octobre 2012

La citation ou "Simple comme un spot publicitaire"


Marc Baïetto, 19/03/2012 :
« Imaginez : en un quart d’heure, on est là-haut, au soleil, on est bien »

Jacques Séguéla, grand publicitaire devant l’éternel, a dû passer par là.

lundi 15 octobre 2012

Reconnaître la propagande


Comme il nous semble qu'il n'existe pas de citoyenneté sans citoyen informé, vous trouverez ci-dessous quelques éléments sur la notion de propagande. Nous reviendrons plus tard sur des exemples illustrant ses mécanismes et piochés dans notre environnement proche.

Tout d'abord une DÉFINITION succincte issue du dictionnaire :
PROPAGANDE : Action psychologique qui met en œuvre tous les moyens d'information pour propager une doctrine, créer un mouvement d'opinion et susciter une décision.

Comment différencier "information" et "propagande"
Entre l'information et la propagande, il y a au moins une différence de degré et d'intention. L'information se veut information, c'est-à-dire communication de données dont l'informé fera ce qu'il veut. Elle s'adresse à la seule intelligence qu'elle entend meubler de connaissances. L'intelligence jugera. La propagande se veut propagande, c'est-à-dire influence sur celui à qui elle s'adresse. Elle veut convaincre. Salleron, Comment informer, 1965, p.37.

La propagande dans ses diverses manifestations*
• La propagande est l'action de diffuser, de propager, de faire connaître, de faire admettre une doctrine, une idée, une théorie politique. Son but est d'influencer l'opinion publique, de modifier sa perception d'évènements, de personnes, de produits, de convertir, de mobiliser ou de rallier des partisans. La propagande prend la forme de campagnes de diffusion d'informations toujours partiales et déformées, à grande échelle, parfois insidieuses.

• La propagande, en tant que stratégie de communication d'un parti, d'un pouvoir politique ou militaire, est à la puissance civile ou militaire ce que la publicité est au secteur des biens marchands.

• La propagande moderne exploite les connaissances et les techniques de la psychologie et de la communication. Elle privilégie la manipulation des émotions, au détriment des capacités de raisonnement et de jugement.

• La propagande est le terme officiel en France pour désigner les programmes et professions de foi dans les campagnes électorales. Le sens moderne du mot propagande, plutôt péjoratif, date de la Première Guerre mondiale. Dans le sens commun, la propagande correspond à la désinformation mise au service d'une cause politique ou d'intérêts particuliers.

• Les techniques de propagande ne sont pas l'apanage des dictatures, on les trouve également dans les démocraties, sous le nom de communication politique. Contrairement aux dictatures utilisant des moyens coercitifs et le pouvoir militaire, dans les démocraties les moyens de conquête ou de conservation du pouvoir sont fondés sur la persuasion et s'appuient sur le pouvoir des médias.

* Extraits du site : http://www.toupie.org/Dictionnaire/Propagande.htm

Quelques citations pour briller entre la poire et le fromage

• "La répression est à la dictature, ce que la propagande est à la démocratie".
De Paul-Emile Victor.

• "Le dialogue, relation des personnes, a été remplacé par la propagande ou la polémique, qui sont deux sortes de monologue".
L'Homme révolté (1951) de Albert Camus.

• "La propagande est bien moins une arme politique d'un régime (ce qu'elle est aussi!) que l'effet d'une société technicienne qui englobe le tout de l'homme, et qui tend à être une société tout à fait intégrée".
Propagandes (1962) de Jacques Ellul.

samedi 13 octobre 2012

La citation ou "La folie des candeurs"

Marc Baïetto, 19/03/2012 :
 «La tentation est grande d'aller ensuite vers le Sappey et le Col de Porte en Chartreuse».

Michel Destot, d’embrayer :
« Vous dites pourquoi pas la Chartreuse ? J’ajoute : et pourquoi pas Belledonne ? »

Dérapage vers le gigantisme vertical ou transportparcablite aiguë ?


avec l'aimable autorisation de Nardo (le postillon, été 2012)

Téléphérique du Vercors : un projet repeint en "Vert"

[CONTRIBUTION D'UN LECTEUR]


Très cher blog du Téléféérique, bravo pour ce lieu d'expression qui a le mérite de nous ramener les pieds sur terre et de permettre un vrai débat autour des transports dans notre beau Vercors. Voici comme petite contribution, un lien très intéressant sur les 7 péchés de "lessivage vert" (Green washing en anglais) :

Le site n'est malheureusement qu'en anglais mais voici ce qu'il faut en retenir. Il existe 7 péchés de "maquillage en vert" qui démontrent la volonté d'utiliser l'argument "développement durable" et "protection de l'environnement" comme un simple outil marketing de mise en avant d'un produit ou d'un projet, sans aucune contribution réelle à la protection de notre planète. L'ONG Terra Choice défend en particulier un vrai développement durable, qui donne de la visibilité aux consommateurs et leur évite de tomber dans les pièges nombreux du marketing vert.

Les 7 péchés du "maquillage vert"

Péché de compromis caché :  une grande partie de l'enjeu est camouflée ou escamotée.

Péché d'absence de preuve :  la contribution "verte" est déclarée sans apporter aucune preuve sérieuse ou fait étayant la déclaration, en particulier par une tierce partie indépendante et objective.

• Péché d'imprécision :  la contribution "verte" est extrêmement mal définie et peut très facilement induire le consommateur en erreur. Par exemple "ne contient que des produits naturels"  --> Le mercure, l'arsenic, l'uranium sont tous des produits "naturels", et néanmoins très dangereux pour la santé.

• Péché de non pertinence : l'argument "vert" est vrai, mais n'apporte aucun moyen au consommateur de choisir la meilleure solution en terme d'impact. Par exemple la déclaration "sans CFC", dans la mesure où tous les CFC sont interdit par la loi depuis plusieurs années

• Péché du moindre des deux maux :  parle de lui-même. Par exemple : les 4x4 à consommation améliorée, qui restent néanmoins de gros pollueurs ; une petite voiture citadine consommera toujours moins qu'un 4x4 hybride... ou encore les produits bio importés d’Amérique du Sud à grand renfort de pétrole (le carburant nécessaire aux bateaux).

• Péché de mensonge : La déclaration est carrément mensongère. Eh oui cela arrive encore malheureusement trop fréquemment.

• Péché d'adoration de faux label :  le produit, à travers les mots ou les images donne l'impression d’adhésion à un label qui en fait n'existe pas. Par exemple : "ce produit lutte contre le réchauffement climatique".

Alors qu'en est-il du projet de téléporté et de ses arguments écologiques ? Font-ils eux aussi appel aux 7 péchés capitaux du "Green washing"? Je vous offre ici ma lecture du sujet.





Le projet câble : très gros pécheur devant l'Éternel

Péché de compromis caché :
L'utilisation du téléporté sur un territoire très éclaté (avec seulement une gare intermédiaire et un arrêt loin du centre de Lans-en-Vercors) cache le besoin d'organiser des transports relais entre les gares d'arrivées et les lieux de vie. La télécabine écologique est un arbre bien vert pour cacher une forêt de bus ou de voitures personnelles qui ne vont pas diminuer en nombre.

Péché d'absence de preuves et imprécision :
Depuis le début, les vertus "vertes" du projet sont affichées sans grand souci de précision. Aucune étude indépendante sur les impacts et les bénéfices, les conclusions de l'étude faite dans le cadre de la candidature de Grenoble aux Jeux Olympiques de 2018 semblent déjà oubliées (celle-là même qui déclarait comme non rentable un transport par câble vers le Vercors). De même, les hypothèses économiques (fréquentation, nombre de jours d'exploitation, rentabilité, attractivité du tarif) semblent excessivement optimistes.

Péché de non pertinence :
Il est évident qu'un transport par câble est une solution pertinente dès lors qu'un besoin de transit s'articule entre deux points précis, que celle-ci évite tout autre type de transport.
• Un téléporté qui fonctionne sans clients une bonne partie de la journée ou n'est pas assez utilisé consomme de l’énergie, des matériaux et des infrastructures gourmandes en ressources naturelles (béton, acier, cuivre, etc.), sans compter son personne d'exploitation.
• De plus, l'obligation d'organiser des transports relais annule complètement le bénéfice initial. Je ne parle évidemment pas des professionnels, artisans et autres clients qui n'utiliseront pas le câble car il est inadapté à leurs besoins. Quelle est leur proportion dans les fameux pendulaires que l'on souhaite réduire ? On peut sérieusement se questionner sur la pertinence environnementale de l'objet.
• Il est aussi légitime de se poser la question de la pertinence d'un investissement qui prétend réduire la pollution générée par 9000 trajets (Vercors-Agglomération = 2% des flux) quand le nombre de trajets effectués sur l’agglomération se compte en centaine de milliers.

Péché du moindre des 2 maux :
Le système de transport combiné (voiture ou bus + câble) ne met en avant que la partie visible et verte (le câble) d'un iceberg qui ressemble à une usine à gaz. Le Vert ne viendra vraisemblablement pas se substituer aux modes de déplacements existants, il s'y ajoutera.

Il semble donc qu'au moins 5 des péchés du marketing vert sont commis dans ce dossier.


Pour une écologie qui ne soit pas de façade

Mon but ici n'est pas de dénoncer le transport par câble comme non écologique ou de critiquer la volonté de travailler de manière durable sur les transports entre le Vercors et Grenoble. Je souhaite juste poser un regard objectif sur ce projet et m'assurer que la solution au problème n'est pas choisie avant même son énoncé. J'aimerais que toutes les solutions vertes soient étudiées et leur compromis impact / coût / bénéfice et soient analysées avant de faire un choix. Quid par exemple des bus / navettes électriques ou hybrides? Ceux-ci offrent l'avantage d'un bilan écologique intéressant et d'une flexibilité que n'offre pas le câble.
L'objet le plus écologique qui soit perd toutes ses vertus s'il est mal ou pas utilisé. 
Je me suis installé à Saint-Nizier pour une certaine conception du respect de mon environnement de vie. Je serai le premier à supporter une solution de transport plus respectueuse de la planète dans la mesure ou celle-ci apporte une vrai bénéfice et ne vient pas se superposer au modes de transports actuels au lieu de les remplacer.
Je souhaite juste avec ce petit billet rappeler que notre devoir de citoyen est de nous assurer que les décisions de nos élus pour des projets de long terme et d'infrastructure se font de manière pertinente, réfléchie, et sans céder aux effets de mode.

mercredi 10 octobre 2012

Vue sur le "champ de bataille" autour du téléphérique

Mais pourquoi donc la Métro se mêle-elle de ce qui ne la regarde pas ? Et pour quelles raisons ? Certainement pas pour le bien des habitants du plateau du Vercors, territoire sur lequel elle n'a aucune autorité légitime… pour le moment (voir le graphe).
L’enjeu véritable est à chercher pour partie dans la volonté de la Métro de devenir une Communauté Urbaine (450 000 habitants requis mais aussi plein de subventions pour la Métro et du prestige pour son leader). Pour cela il lui faut convaincre encore quelques communes de la rejoindre. Les communes du plateau du Vercors sont dans la ligne de mire après que de nombreuses autres aient refusé l’invitation. Le hic c’est qu’aujourd’hui rien ne relie la Métro au plateau. Le projet de téléphérique est le pied de biche qui doit permettre d’entrer chez ces  vertacomicoriens jusque-là récalcitrants (avec un nom pareil faut vraiment qu’ils soient motivés ceux d’en-bas !).


Si personne ne bouge notre futur proche est l'intégration à venir des communes du plateau à la Métro. Pourquoi pas, à la condition qu'une décision de cette importance ne se prenne pas en catimini, mais en toute connaissance de cause ; en connaissance de toutes les causes faudrait-il ajouter. Car il faut bien l'avouer, pas mal de choses nous échappent encore dans les motivations des promoteurs de ce projet.



Une urgence explicable par de très mauvaises raisons
Voilà probablement l’explication majeure de toute cette agitation. Et s’il y a urgence c’est que le mandat du président de la Métro s’achève en 2014 ! Si les choses suivent leur cours, nos maires du plateau se retrouveraient à siéger au sein du prestigieux Conseil de Communauté comme vice-présidents. Belle promotion. Mais après tout, il faudra bien que les 11000 habitants du Vercors se fassent entendre parmi les 450 000 autres. Il faudra que ces messieurs donnent de la voix…

Vous noterez que pour le moment les habitants, du Vercors et de l'Agglo sont absolument absents du "champ de bataille"… Il est possible qu'ils s'y invitent, s'ils en parlent à leurs représentants directs : leurs conseillers municipaux.

La citation ou "Le désenchantement écologique"

Claude Comet, conseillère déléguée au tourisme et à la montagne de la région Rhône-Alpes, 13/04/2012 :
« le câble pour ça, c'est un des modes de transport de l'avenir fondamentalement dans les territoires de montagne … parce qu'ils sont l'image de la montagne mais aussi parce qu'ils réenchantent cette image ».

"L’ingénue des Alpages", titre le blog de Claude Comet, la bien nommée ... qui prône le câble pour le Vercors et ferraille pour la défense du Parc de la Vanoise. Pylônes, câbles et cabines "réenchantant l'image de la montagne" ou inversement ! La pollution n'embrume pas que les vallées.
Le lien de la vidéo où l'on trouve ce morceau de bravoure (début à 5' 27'').

mardi 9 octobre 2012

L'invisible délibération des élus de Saint-Nizier

Nos élus sont trop discrets, trop modestes. C'est vrai qu'autour d'eux, et particulièrement dans l'agglomération, ça ne donne pas dans la modération. Néanmoins, lors de la réunion publique du 14 juin 2012, à l'occasion du conseil municipal, ils ont manifesté un beau mouvement d'humeur, faisant preuve de très fortes réticences au projet du téléporté ; à l'image de la population de Saint-Nizier dans une réunion qui a rassemblé près de 200 personnes, un beau score pour 1000 habitants. Les chats n'élisent pas des chiens.

Malheureusement cette position très critique des élus de Saint-Nizier est passée totalement inaperçue dans les médias locaux et régionaux. On s'étonne une fois de plus ! Nous y remédions, à notre très modeste mesure, en publiant la délibération consacrée au câble. À la fin, l'intéressant débat qu'ils ont mené sur le projet et dont la plupart des questions sont encore d'actualité.
Si vous êtes d'accord avec vos élus, faites-le leur savoir, ils ont besoin de votre soutien pour défendre les intérêts de la commune de Saint-Nizier dans son ensemble, et par-delà, celle des habitants du plateau.


Pour les sceptiques, le lien pour la délibération : http://www.saint-nizier-du-moucherotte.fr/commissions.html
Puis filez jusqu'en bas de page. Là, vous pouvez télécharger
Compte rendu de la RP du 14 06 2012 (2)-1.pdf
Enfin la délibération en question se trouve en fin de compte rendu.

jeudi 4 octobre 2012

La citation ou "Une certaine idée de la démocratie"

Marc Baïetto, 11/05/2012 :
« Il faut surtout éviter que ce soit (ndlr ce projet) un élément de débat au moment des municipales de 2014 »

C'est vrai les électeurs sont pénibles. Des fois ils se permettent de se mêler de ce qui les concerne !

mercredi 3 octobre 2012

La démocratie locale moribonde

Alors même que la discussion autour du projet de téléphérique semblait vouloir rebondir avec un soupçon de concertation évoqué du bout des lèvres dans le dernier bulletin de la CCMV, l'ordre du jour du prochain conseil communautaire balaie d'un revers de la main tout souhait de concertation. Bien au contraire, la mise sous tutelle de la CCMV par la Métro est prononcée. Les dossiers présentés sont 'on ne peut plus' lapidaires.
Etudions cet ordre du jour qui, notons-le, a bizarrement disparu du site de la CCMV entre hier et aujourd'hui.

L’EPFL, le bras armé de la Métro en matière de foncier

L'EPFL est l'établissement public foncier local (EPFL). Il n'est rien d'autre que le bras armé de la Métro en matière de maîtrise foncière. Pour comprendre : Extraits du site du cerfra
• « Les missions de l'EPF de la Région Grenobloise consistent à aider les collectivités à réaliser leurs projets en effectuant à leur place les acquisitions foncières et/ou immobilières assurant ainsi la maîtrise du foncier durant le temps nécessaire à la mise au point de l'opération »
... sans oublier : 
• « L'EPF procède la plupart du temps à l'acquisition par négociation amiable mais peut également avoir recours à la préemption ou à l'expropriation »

Son ambition est d'étendre son territoire d'intervention, d'absorber le foncier du plateau, de viabiliser et vendre du terrain à construire afin de lutter contre la rareté des réserves disponibles dans la région urbaine grenobloise. La stratégie de la Métro pour trouver de nouveaux espaces, s'étendre foncièrement et trouver de nouvelles ressources pour construire s'affiche !

La Métro en mission … d'infiltration

La dénomination : "Mission d’accompagnement pour le projet de développement territorial du massif du Vercors et de coordination avec le projet de territoire de la Métro", ouf ! ne signifie ni plus ni moins en langage technocratique : "on se s'occupe de tout, regardez ailleurs".
Ecoutons la voix du maître ... la Métro nous dit : "nous élaborerons un projet de développement territorial partagé". La CCMV acquiesce !
La charte du parc du Vercors a été adoptée en 2008, la charte de développement du territoire de la CCMV a été validée en 2006. Ces documents sont-ils déjà obsolètes ? La prospective territoriale n'existait peut-être pas à l'époque … ou plutôt, on ne parlait pas encore de câble ! 

Vers la délégation de la maîtrise d’ouvrage à la Métro

De quel droit la CCMV peut-elle déléguer la maîtrise d’ouvrage, à un autre EPCI, d'une compétence qu'elle ne détient pas puisque le transport interurbain est une attribution départementale du Conseil Général de l'Isère ?
On fait fi de l'échelon communal et des voix des élus du plateau !
Les courageux et opiniâtres élus des communes du plateau (élus au suffrage universel local) peuvent encore réanimer la flamme vacillante de la démocratie locale. 
Rendez-vous le vendredi 5 octobre 2012 à 14h (horaire inadapté!) en mairie de Villard de Lans.

mardi 2 octobre 2012

L’art des grands projets inutiles


Pour dénoncer ces projets qui fleurissent un peu partout en France, pour définir ce qu’est exactement un GPII (Grand Projet Inutile Imposé), des voix démocratiques se font entendre :

Alain Devalpo dans le monde diplomatique d'août 2012 :
« Les grands projets d’aménagement du territoire ne visent pas toujours à satisfaire des besoins. Pour vendre la construction d’une ligne de train à grande vitesse que peu de gens souhaitent utiliser ou celle d’un aéroport dans une région qui n’en nécessite pas, ingénieurs, promoteurs et maîtres d’ouvrage rivalisent d’habileté et de rhétorique. Justifier l’inutile est devenu une véritable culture dont on peut saisir les règles, les rites et les rythmes en lisant la conclusion d’un séminaire — fictif — sur le sujet ».
L'article complet à lire ici.

Par ailleurs, le deuxième Forum Thématique Européen contre les "Grands Projets Inutiles Imposés" s'est tenu cet été à Notre-Dame-des-Lande : http://forum-gpii-2012-ndl.blogspot.fr/

Cet événement a été relayé le 29 septembre dernier sur les ondes de France Culture dans l'émission Terre à terre :
http://www.franceculture.fr/emission-terre-a-terre-forum-sur-les-grands-projets-inutiles-a-notre-dame-des-landes-2012-09-29