lundi 17 juin 2013

Finances publiques : Pierre Buisson résout la quadrature du cercle

On applaudit bien fort. Dans son dernier éditorial de "CCMV infos", le président de la CCMV lui-même, Pierre Buisson, vient de frapper un grand coup … en toute discrétion. Rendons hommage ici à sa modestie qui lui fait avancer sa découverte du bout des lèvres et à mots feutrés. L'homme se propose ni plus ni moins de solutionner le problème des finances publiques qu'on s'excusera de reformuler ainsi : "Les caisses se vident". Par quelle puissante magie – exceptées quelques ringardes hausses d'impôts – vient-il à bout de cette épineuse question ? La réponse à suivre.

L'art de dire une chose puis de proposer son contraire

Mais avant tout remontons à la source. Voici comment débute et se termine son éditorial de "CCMV infos". De quelle sagesse, de sens des responsabilités, fait preuve notre président à l'entame de l'éditorial : « nécessité de maîtriser les dépenses … contexte de difficultés économiques … perspective de baisse des dotations de l'État ». Visionnaire et donc prudent. On le félicite, jusque-là !



Mais quelle mouche le pique-t-il donc pour revenir à son antienne favorite du moment : le câble ? Voyons comme les choses sont dites avec finesse et présentées sous leur meilleur jour : « … facilitera la prise de décision lorsqu'un nouveau projet s'offre à nous tel que le transport par câble … »

De la subtilité de la langue française et de son utilisation

On ne comprend que trop la position de la CCMV soucieuse de ne pas irriter un peu plus son puissant voisin [l'agglomération grenobloise] mais on pouvait exprimer les choses tout autrement : "un nouveau projet se présente à nous" "un nouveau projet est soumis à notre appréciation" "un nouveau projet fait irruption"… et la liste est loin d'être close tant la langue française est riche de nuances.
On remarquera d'autant plus le subtil « s'offre à nous » qui suggère implicitement qu'un cadeau ne se refuse pas ! Ou alors par manque flagrant d'éducation. Il aura fallu que notre président choisisse malencontreusement ce "s'offre à nous" on ne peut plus transparent quant à son état d'esprit.
Encore qu'il ait, reconnaissons-le, légèrement infléchie sa position. Rappelons qu'il y a un an à peine il déclarait : «  les maires des sept communes de la CCMV sont favorables et défendent farouchement ce projet ». Nous sommes apparemment passé "des âges farouches" à un temps plus tempéré, au moins dans la forme !

En résumé un couplet pleurnicheur sur les finances publiques et au final une tirade sur des donateurs bienfaisants qui vont nous tirer de ce mauvais pas en nous "offrant" un objet parfaitement inutile. Ou comment résoudre le problème du déficit public en dépensant plus. A faire breveter d'urgence.