mercredi 27 février 2013

Le maire du Fontanil a une bonne idée… que La Métro va se dépêcher d'enterrer


Dans le Dauphiné Libéré du 22 février dernier, Jean-Yves Poirier, maire du Fontanil, faisait état de sa proposition pour un téléphérique reliant le péage de Voreppe à la gare de Grenoble. Un argumentaire affûté avec des chiffres impressionnants quant à l'efficacité et l'utilité d'un tel transport, là où 100 000 véhicules se disputent chaque jour le passage. Une comparaison avec le projet Fontaine-Vercors – où on en compte 9 000 – qui renvoie ce dernier au rayon des amusettes pour enfants. L'audacieux maire du Fontanil risque même la comparaison avec la ligne E du tram au grand désavantage de celui-ci.

Cet homme étant indiscutablement dangereux pour la concorde publique, chacun s'est empressé de le féliciter de son excellente idée, le président de La Métro en tête et le maire de Grenoble, histoire de le calmer un peu. Il faut toujours éviter de se fâcher avec les gens intelligents qui ont fenêtre ouverte sur les médias.

Une bonne idée d'où il ne s'ensuivra vraisemblablement rien

On voudrait dire à Jean-Yves Poirier tout le bien que l'on pense de son initiative. Mais aussi qu'il nous semble que les 100 000 véhicules et leurs passagers empruntant l'axe Voreppe-Grenoble n'intéressent pas prioritairement les décideurs de La Métro. Pas plus que les embouteillages dont ils sont à la fois la cause et les victimes, pas plus que la pollution qu'ils génèrent à cette occasion.

Le Vercors possède d'autres charmes pour les stratèges du 'bouchon durable', dans le désordre :
– mettre un pied dans le Vercors pour l'annexer à l'agglomération ;
– mettre la main sur une réserve foncière haut de gamme ;
– valoriser l'image de l'agglomération avec du vert garanti "pure nature" ;
– satisfaire sa clientèle 'high tech' de la presqu'île scientifique qui pourra aller y faire son jogging entre midi et deux ;
– valoriser le grandiose projet immobilier des "Portes du Vercors"…
– … vous compléterez cette liste non exhaustive.


Tant d'intelligence gâchée… mais que font ses collègues ?

Nous lançons ici un appel solennel auprès des collègues de Jean-Yves Poirier siégeant à La Métro, de ne pas le laisser tout seul avec ses bonnes idées. Qu'ils fassent en sorte qu'il les abandonne afin de s'éviter de cruelles déceptions. Empêchez-le de trop penser pour lui éviter de se morfondre, contemplant les files de voitures ininterrompues défilant sous sa fenêtre, et pensant : "Comment se fait-il qu'une si brillante et citoyenne idée ne rencontre pas d'écho alors que ces enf… de montagnards vont bénéficier d'un joujou aussi coûteux qu'inutile ?"

Bonne question monsieur Jean-Yves Poirier, comment cela se fait-il ?

Lien pour télécharger la totalité de l'article du Dauphiné Libéré du 22 février.