dimanche 17 novembre 2013

Dialogue fictif post concertation à La Métro

  • Salut les gars, cette dernière réunion à Villard, ça c’est bien passé ? La route, pas trop galère ?
  • Non, non, monsieur le Président, une fois passé le Rondeau, ça roulait bien pour monter là-haut…
  • Vous me les cassez avec le Rondeau ! Je vous l'ai déjà dit, le Rondeau c'est pas ma juridiction. Et puis c’est pas le sujet. Alors ça y est, ils sont d’accord sur le plateau ?
  • Pas vraiment monsieur le Président, on a senti comme une réticence.
  • Non mais ça c’était à Saint-Nizier, là où j’ai fait sauter le verrou lors de la première réunion. Ils l’ont même écrit dans le Dauphiné : "c’est grâce à mes qualités de tribun que je les ai retournés". Alors le reste du plateau … du gâteau.
  • Ben non. A Lans et Villard c’était pire qu’à Saint-Nizier.
  • Comment non !!! Vous foutez quoi ? Vous avez utilisé les bons documents ?
  • Oui, oui.
  • Vous leur avez montré les diapos avec les photos et les chiffres sur les bus ?
  • Oui, oui. On l’a fait aussi.
  • Et l’argumentaire préparé par l’équipe de com, vous l'avez servi aussi ?
  • Oui, on a tout fait monsieur le Président : l’accidentologie, la pollution, les embouteillages, le bilan carbone, la ville à la montagne, etc.
  • Vous n’avez pas parlé des partenariats publics / privés j’espère ?
  • Non, on n’en a pas touché un mot.
  • Mais alors, c'est quoi qui les dérange les bouseux ?
  • Ils ont posé beaucoup de questions sur le prix, le financement, les temps de trajet, comment rejoindre la gare de Lans. Ça n’a pas l’air d’aller de soi …
  • Pourtant ils peuvent y aller en vélo électrique, c’est plutôt tendance ça. Ça devrait leur plaire ça non ?
  • Ils n’ont pas l’air de vouloir y aller à vélo, même électrique. Ils ont parlé de la neige en hiver.
  • La neige en hiver ! Ah c’est du joli, si personne ne veut y mettre du sien, on n’est pas près de sauver la planète. Deux bornes à vélo, c’est pas le bout du monde quand même.
  • Faut dire que les élus d’en haut l'ont pas joué fair-play non plus. Il y en a même un qui leur a carrément expliqué que ça pourrait peser sur leurs impôts. Alors forcément, ça plus l'hiver, ça a jeté un froid.
  • Celui-là je le retiens. Si on commence à dire aux gens ce qu’on fait de leur argent, on pourra bientôt plus gérer nos budgets tranquillement.
  • Ben clairement, là-haut, ils n’ont pas l’air convaincu. Ils nous ont même renvoyé dans nos 22 avec le Stade des Alpes.
  • Je m’en fous, c’était pas mon idée. Mais il y a des endroits où ça s’est bien passé ces réunions de concertation ?
  • A Fontaine, c’était pas si mal.
  • Naturellement, j'y étais. J’ai beaucoup aimé le gars qui a parlé de rêver avec des projets qui n’ont pas de prix. Il est de chez nous celui-là ?
  • Non, même pas. 
  • Il nous en faudrait plus des comme ça. Un administré qui veut du rêve à n’importe quel prix, c’est du pain béni. Bon en conclusion, on poursuit comment ?
  • Ben, il va falloir faire la synthèse des registres et des réunions. Mais l’agence de communication aura du boulot pour positiver les commentaires, parce que c’est négatif à une écrasante majorité.
  • Je me demande si c’était une bonne idée cette concertation… On demande leur avis aux gens et ils vous le donnent en vous contredisant! Ça va pas nous faciliter la vie… En plus avec le temps qu’il fait maintenant, il est hors de question de retourner là-haut. C’est toujours plein de neige, une vraie galère pour aller du parking de la CCMV à leurs bureaux. Je ne vais quand même pas mettre des bottes pour aller bosser.
  • Au pire on peut y retourner à la fin du printemps, c’est plus sympa le Vercors à cette saison.
  • Ouais… bon. En attendant je file, j'ai rendez-vous au restaurant avec nos partenaires privés.
  • Bon courage monsieur le Président !
  • Oui, Président, n'est pas un boulot facile… ils s’impatientent. En ce moment les affaires ne sont pas florissantes…
  • Monsieur le Président est-ce qu'on peut poser nos RTT, parce que l'équipe a besoin d'un break… avec tous ces opposants…
  • Est-ce que je fais un break moi ? Retournez au boulot et trouvez-moi quelque chose, qu'on en finisse une fois pour toute avec ces ploucs.