dimanche 6 janvier 2013

Les capacités d'emprunt des collectivités locales s'amenuisent

...ou comment se payer un beau téléphérique ?
  • option 1 : on file les clefs du bouzin au privé. Il conçoit, construit, exploite. Cela s'appelle un contrat de partenariat public-privé (PPP) et l'on a déjà expliqué les dérives du système dans un précédent article.
  • option 2 : la Métro finance comme une grande par l'emprunt (rappelons que la Métro est très endettée, à hauteur de 350 millions €) en complétant avec ses deniers propres et en faisant un petit tour de table complétif avec ses collègues de la CCMV (qui ne sont pas encore au courant!) ou du conseil général de l'Isère ! Rappelons toutefois que la règle comptable essentielle en la matière est que le recours à l'emprunt d'une collectivité locale est strictement réservé au financement des investissements. Cela ne résoudra donc pas la couverture des frais de fonctionnement (cf. le stade des Alpes dont la gestion est finalement partie au privé) ... mais là n'est pas la question !
... sauf que l'époque Dexia, premier prêteur du secteur public local, est révolue et que la crise financière est passée par là !

Naguère, les collectivités territoriales étaient utilement secondées par les établissements bancaires pour le financement de leurs investissements : obtention facile du crédit, taux d’intérêts bas, confiance mutuelle... Mais voilà, tout cela est fini !


plouf les comptes publics
Menace sur les investissements publics locaux ?

Les collectivités locales sont désormais confrontées à un manque de financement estimé en 2012 entre 8 et 12 milliards d’euros. Cette raréfaction du crédit suscite une certaine inquiétude de la part des décideurs locaux qui redoutent de ne pouvoir financer les investissements programmés. Des logements sociaux, une déchetterie, des pistes cyclables, des crèches ou un téléphérique (inutile), il va falloir faire des vrais choix de politiques publiques !

Certaines collectivités arrivent encore à trouver la parade :
- en s'alliant pour obtenir des conditions de financement allégées,
- en ayant recours aux emprunts obligataires.

La restriction de l'accès au financement bancaire va peut-être permettre de revoir la pertinence de certains dossiers. Manager dans la pénurie, s’assurer de la pertinence de certains investissements et de leur dimensionnement, il est peut-être là le vrai changement imposé par le risque de panne sèche sur le crédit !